vendredi 1 octobre 2010

Puis, l'enfer jaillit d'Elle . Le sable se soulevait sous tant de fumée . Cette dernière tourbillonait, parfumant tout sur son passage .


Fotografo : Ruven Afanador, el mio amor

Je me fais violemment surprendre par cet esprit qu'il me décrit, ce démon, cet ange qui opère sur le cœur des danseuses, dans le gosier des cantaores ou la cape du torero, cet ange qui vient ou ne vient pas, sans crier gare.
Dans cette petite Espagne profonde il est bien connu cet esprit, cette trempe qui fait gronder la terre, tapisse la roche, bourdonne et rutile comme un air de Tango. Sur les chants des castagnettes, les airs graves de ces femmes, le bruit lourd d'un talon laminant d'un coup franc le sol ensuite alourdis d'un rire gras et chaud, quelqu'un vient soudainement me pincer l'épaule puis tire généreusement sur un pli de mon pull

- tu planes ma vieilles, sur la terrasse par ce temps, rentre tu vas attraper du mal

Je corne maladroitement la dernière page lue puis referme tout bonnement mon livre, les mots de Lorca se superposent pour mieux résonner, je passe d'une
transe andalouse à une froideur automnale bien bretonne, à moi d'y trouver mon compte.